Crise politique au Sénégal:Déclaration du ROADDH/WAHRDN

Le ROADDH/WAHRDN exige le respect du droit constitutionnel des Sénégalais.

DECLARATION
Le Réseau Ouest Africain des défenseurs des Droits de l’Homme -ROADDH/WAHRDN- suit avec beaucoup d’attention la situation politique tendue au Sénégal et constate avec amertume que cette crise politique persistante que traverse le pays a non seulement généré beaucoup de violences et de violations des droits de l’homme mais elle a aussi entraîné des attaques contre des défenseurs des droits de l’Homme.
La cristallisation du débat politique autour de la recevabilité de la candidature du Président sortant, Me Abdoulaye Wade a fait l’objet, le 27 Janvier 2012, d’une manifestation pacifique sur la place de l’Obélisque à Dakar. Par cette manifestation, les forces vives mobilisées autour du mouvement M23 ont voulu montrer leur opposition à tout tripatouillage de la constitution du Sénégal et leur attachement aux acquis démocratiques dont l’une des pierres angulaires a été le principe de l’alternance qui a favorisé l’accès du président Abdoulaye Wade au pouvoir en février 2000.
Si dans la matinée du 27 janvier 2012 cette manifestation s’est déroulée dans le calme, il faut déplorer la répression qui a suivi peu avant la publication de la liste provisoire des candidats retenus par le conseil constitutionnel. Les forces de sécurité ont chargé, à coup de grenades lacrymogènes, les manifestants de la place de l’Obélisque dans le dessin de les disperser. En plus des dégâts matériels importants et des arrestations massives, on déplore la mort d’un agent de police dans les rangs des forces de l’ordre.
M. Alioune Tine, Président de la RADDHO et membre du mouvement M23, a été interpellé par la Direction des Investigations Criminelles (DIC) dans la soirée du 28 Janvier 2012. Aux dernières nouvelles, il serait toujours retenu à la DIC.
La validation de la candidature de Me Abdoulaye WADE qui est contraire à l’esprit du protocole additionnel de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance mais aussi et surtout, les violences et arrestations qui ont émaillées les manifestations du 27 janvier ont fortement entaché la crédibilité de l’arrêt rendu par le Conseil Constitutionnel.
Faisant siennes les déclarations issues de la rencontre sur la transition politique en Afrique de l’Ouest organisée à Dakar, les 27 et 28 Janvier 2012, par le forum de la société civile de l’Afrique de l’ouest (FOSCAO), le ROADDH/WAHRDN :
Demande aux autorités sénégalaises, particulièrement au Président de la République,
· De veiller au respect du droit constitutionnel des Sénégalais à manifester pacifiquement et de faire cesser immédiatement la chasse à l’homme, les poursuites, arrestations et brimades à l’encontre des manifestants pacifiques qui ne font qu’exercer un droit légitime, celui de défendre la Constitution
· D’ordonner la libération pure et simple de M. Alioune Tine et de tous les leaders arrêtés.
· Le ROADDH/WAHRDN estime pour sa part que la validation de la candidature de Me Abdoulaye Wade étant de nature à mettre en cause les principes démocratiques et la paix sociale au Sénégal, le Conseil Constitutionnel doit se fonder sur l’esprit de la loi en rendant tout arrêt lié au processus électoral en cours. La loi étant faite par les hommes et pour les hommes, si la validation de la candidature de Me Abdoulaye WADE est de nature à compromettre la stabilité politique et la pérennité de la nation, les juges constitutionnels doivent privilégier la paix sociale et la cohésion nationale en rendant leur arrêt.
Fait à Dakar, le 29 janvier 2012
Personne contact
DIALLO Abdoul Gadiry, coordonnateur
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