Le gouvernement nigérien n’entend pas se conformer aux recommandations émises par la Cour de justice de la CEDEAO. L’organisation a jugé le maintien en détention de l’ex-président Mamadou Tandja illégal et a sollicité sa libération.
La junte va demander « la révision » de cette décision de justice, que la Cedeao ne peut de toute manière pas imposer au Niger. En effet, elle n’a pas la possibilité de contraindre les États membres à appliquer ses verdicts.
La CEDEAO a-t-elle raison de prendre cette décision en faveur de Tandja qui refusait les appels de cette même organisation lui demandant de renoncer à son projet de modification de la constitution de son pays?
La justice de la CEDEAO aurait considéré la détention sans charge de Tanja pour affirmer que son maintien en détention était « illégal ». L’être humain étant infiniment au-dessus de tout prix, cette approche de la dignité humaine a sans doute amené la justice de la CEDEAO à exiger sa libération.
Cependant, nul n’ignore que c’est la dérive autocratique de Tandja qui lui avait valu d’être renversé lors d’un putsch mené par l’armée, qui avait mis au pouvoir le Conseil supérieur pour la restauration de la démocratie (CSRD). Ce coup d’Etat, salué par la Majorité des Nigériens est considéré comme salvateur. Dans la droite ligne de rétablissement de la démocratie au Niger, le projet de nouvelle Constitution représente le premier stade de la transition entamée en février dernier. Ce processus qui doit déboucher sur une élection présidentielle en janvier 2011, sera suivi d’un retour du pouvoir aux mains d’un civil avant le mois d’avril, comme l’a promis la junte. De ce point de vue, la junte voudrait rétablir l’ordre constitutionnel avant de s’occuper du cas Tandja. Comme pour dire le peuple d’abord.