Dans le cadre des préparatifs des prochaines élections du 31 Juillet 2013 au Zimbabwe, le Réseau Panafricain des Défenseurs des Droits de l’Homme (PAHRD – Net), est convaincu que l’élection générale ne pourra pas se tenir dans un environnement libre donnant aux citoyens zimbabwéens l’occasion d’exercer leur droit de faire des choix politiques tels que garantis par les principes et lignes directrices qui régissent les élections démocratiques de la SADC.
Le Zimbabwe est partie à la Charte africaine des droits et des droits des peuples et reconnaît les Principes et lignes directrices de la SADC régissant les élections démocratiques dans la région. Les deux textes garantissent les droits des citoyens de participer librement aux élections et aux processus décisionnels.
Des informations faisant état d’actes d’intimidation, d’ arrestations arbitraires, de torture, d’ agressions et de harcèlement des membres de l’opposition, en particulier, les partisans du MDC-T ont été rapportés.
Les rassemblements du MDC-T ont été perturbés; et le matériel de campagne détruit et brûlé par le ZANU-PF. D’anciens combattants des brigades de jeunes intimident les partisans de l’opposition pour les forcer à assister aux réunions du ZANU-PF. Les partisans du MDC-T, y compris les électeurs potentiels et les candidats auraient reçu des menaces de mort.
Les rapports des médias indiquent que les responsables de la sécurité de l’Etat ont été vus forçant les villageois à assister aux réunions du ZANU-PF, l’inaction de la police et leur échec à appréhender les auteurs des violences et des intimidations qui aliment la situation déjà explosive.
Le 22 Juillet 2013 M . Arnold Tsunga, candidat du MDC-T a été arbitrairement arrêté avec 49 autres membres de son parti. Leur avocat affirme que ses clients ont été soumis à la torture, aux traitements cruels, inhumains et dégradants et n’ont pu éviter le maintien en détention de deux journées qu’en payant une amende de 20 $ US pour un délit qu’ils n’ont pas commis. Ces récentes actions du système sécuritaire de l’Etat sont révélatrices de l’environnement politique intolérable ainsi que le mépris croissant de la primauté du droit. Les violations flagrantes des droits des candidats et de leurs partisans ne permettent pas de tenir une élection libre et équitable le 31 Juillet.
Ces actions qui ne t présagent pas un climat apaisant pour ce pays connu déjà avoir subi des violences postélectorales dans le passé vont à l’encontre des dispositions des articles 6, 10, 11 et 13 de la Charte africaine qui garantissent respectivement la liberté et la sécurité individuelle, la liberté d’association et de réunion et la liberté de participer a la vie publique de son pays.
Outre la violence infligée à l’opposition par les partisans du ZANU-PF, les rapports faisant état de potentielles fraudes électorales par des acteurs extérieurs qui doivent gérer le système de vote constituent également une cause de préoccupation.
Le PAHRD-Net appelle les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine et de la SADC à demander instamment au gouvernement du Zimbabwe de veiller à ce que la liberté et la sécurité de tous les Zimbabwéens, y compris les leaders politiques de l’opposition, les partisans du ZANU-PF et du MDC-T soient protégés
Extrêmement préoccupé qu’a moins d’une semaine des élections, les anciens combattants du ZANU-PF, les cadres de la jeunesse et des chefs de village continuent à intimider et menacer les partisans du MDC-T, le PAHRD-Net demande aux autorités du Zimbabwe de garantir une dernière semaine de campagne libre de toute intimidation, harcèlement, destruction d’affiches de campagne de l’opposition , d’ arrestations arbitraires de candidats de l’opposition et de leurs partisans, et d’assurer également la prévalence de l’Etat de droit et la fin des violations des droits de l’homme.
Signé par
– Cairo Institute for Human Rights Studies
– Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale
– Réseau Ouest Africain des Défenseurs des Droits Humains
– East and Horn of Africa Human Rights Defenders Network
– International Coalition of Jurists, Africa Section